Dans le cadre du Fantafestival, c’est principalement la première fonction qui émerge (rire comme expression de la joie individuelle engendrée par la cohésion sociale du groupe). Durant la semaine du festival le public constitue une microsociété, pour les raisons que nous avons déjà expliquées. Dans l’obscurité de la salle, la cohésion du groupe est très forte. Le rire qui se manifeste alors est un rire convivial qui rapproche les rieurs, et dont la fonction n’est pas l’exclusion : c’est un rire qui unit, c’est un rire de complicité. La seconde fonction dont parle Eric Smadja (fonction symbolique) n’apparaît pas durant le festival, au contraire tout ce qui est déviant est le bienvenu, comme par exemple arriver coiffé de pastèques (on ne trouve pas de citrouilles en juin), initiative saluée par des rires d’approbation et des applaudissements.
Le rire comme instrument de politesse est présent. Il peut arriver que l’on rie pour ne pas vexer son voisin de fauteuil , lorsque celui-ci fait une remarque plus ou moins spirituelle.
Naturellement, le rire comme instrument de défense contre l’angoisse, ne peut pas être absent d’un festival consacré au fantastique. Comme l’ont déjà noté de nombreux chercheurs, le rire peut fonctionner comme une soupape de sécurité, permettant entre autre de lutter contre des sentiments de malaise.
Le rire comme instrument d’exécution sociale se manifeste lui aussi. Dans le cadre du Fantafestival, le rire peut prendre la forme d’une approbation, ou au contraire d’une critique négative voire d’un lynchage comme cela s’est produit à diverses