Le rire est plus complexe qu’il n’y parait. C’est ce qu’il se dégage des quatre textes du corpus qui nous est proposé. Tout d’abord, Pierre Siankowski, dans son article « peut-on rire de tout ? », publié dans le numéro 56 de Label France en 2004, se demande si l’on peut rire de tout, avec qui, dans quelles circonstances, et à quels endroits. Elodie Emery, dans son article également intitulé « peut-on rire de tout ? », publié le samedi 16 octobre 2010 sur le site mariane2.fr, met en exergue l’autocensure chez les humoristes, qui, soucieux de plaire au plus grand nombre, ne s’aventurent pas sur des sujets politiques. Dans l’extrait de Modeste Proposition pour empêcher les enfants des pauvres d’être à la charge de leurs parents de Jonathan Swift et datant de 1729, l’auteur ironise sur la famine qui décime les foyers irlandais privés de leurs terres par l’Angleterre. Babache ironise sur le médiator en nous proposant une parodie d’affiche de film d’horreur. Peut-on rire de tout dans notre société ? C’est à cette question que nous tenterons de répondre en nous demandant d’une part si le rire est libre, puis d’autre part quelles peuvent être les fonctions du rire.
Pierre Siankowski, dans son article « peut-on rire de tout ? », dégage cinq pistes sur le rire. D’abord, pour la première, il explique que Desproges indiquait qu’ « on peut rire de tout, oui, mais pas avec n’importe qui ». C’est-a-dire que la législation française est tolérante vis-à-vis de l’humour, qui est un bénéfice de la liberté d’expression inscrite constitution, mais il faut pouvoir le justifier pour ne pas être accusé de diffamation. Pour la deuxième piste, Siankowki pense qu’on peut rire de tout mais à condition d’être drôle, en effet l’humour est soumis au politiquement correct donc aux pressions. La troisième piste est qu’on peut rire de tout, mais pas n’importe quand ni n’importe où. Comme pour la tragédie l’humour est soumis aux contraintes des unités de temps et de lieux. Le rire, est-ce