LE ROMAN

Tentative de définition ?
Le roman est difficile à définir car formes et contenus très variés : Comme le note
MAUPASSANT dans la Préface de Pierre et Jean, quel lien peut-il y avoir entre Paul et Virginie,
Don Quichotte, Les Trois Mousquetaires et Madame Bovary ?
Orthographe longtemps incertaine (roman / romant)
C’est le nom d’une langue populaire.
Forme non prévue dans la Poétique d’ARISTOTE
Les moralistes ont souvent vu le danger dans le roman, il corrompt l’âme, il échauffe les passions.
Le roman conserve en quelque sorte des connotations négatives, car synonyme de légèreté, de futilité. Réputation douteuse. Grand bâtard de la littérature, le plus « lawless » de tous les genres selon Gide.
C’est cette imprécision qui en fait le genre « fourre-tout » qui englobe tous les genres : il peut y avoir de la poésie, du théâtre, de l’histoire, des textes de presse, de la philosophie, une théorie de l’écriture (Les Faux-Monnayeurs) dans le roman.
Le roman correspond au moment où le monde se trouve privé de référent, où l’homme affronte une solitude ontologique et se voit obliger de construire son propre système de valeur.
Avènement des Temps modernes, dont le Quichotte constitue la manifestation exemplaire. Le héros épique cède la place au héros problématique, dans un monde incertain où les dieux ont disparu. L’histoire fondamentale qui est le mythe cède la place à une multitude d’histoires individuelles. Sujets et personnages
Le roman consacre l’avènement du sujet, de l’individu contre l’épopée qui évoque une destinée collective. Irruption du « je » en littérature au 18ème avec récits à la première personne, pseudo mémoires et romans épistolaires. Rupture avec la communauté et invention du personnage ou du sujet. L’épique privilégie le nous, le roman privilégie le « je ». Le héros épique ne connaît ni doute, ni solitude, il n’est pas l’agent de son devenir. Il est personnage, au sens étymologique c’est-à-dire quelque chose résonne