Le romantisme
L'histoire est bien connue. Victor Frankenstein est un savant de génie et ce qu'il arrive à faire c'est dompter la mort, créer de toutes pièces une créature faite de restes humains.
Mais plus que tout le reste, la force de ce roman mondialement connu, c'est le style de son auteure, Mary Shelley. Un style irrévocablement romantique, l'homme seul dans la nature, l'homme seul face à la nature. Les paysages sont sublimes, les orages superbes et l'auteure transcende sous sa plume chacun de ces aspects naturels, remplissant ses pages de réflexion sur la mort et sur la vie. Il s'agit à mon sens d'un des plus grands monuments de la période dite romantique, d'une poésie et d'une force d'évocation inégalable !
Frankenstein est donc une sorte de long poème philosophique. Pour autant, on ne s'ennuie absolument pas à la lecture de ce roman et on se prend tantôt d'affection pour Victor, homme de science victime de son ambition, et tantôt pour cette créature qui se cache des humains et qui tue pour se venger.
Ce qui est assez étrange, c'est que Mary Shelley ne s'attarde pas tant que ça sur la "construction" de la créature et que cette dernière apparaît même plutôt tardivement dans le roman.
Mais lorsque la créature commence à raconter son histoire, c'est toute l'histoire de l'humanité qui est résumée en ayant pour point de départ la phrase célèbre de Jean Jacques Rousseau : "l'homme ne naît pas mauvais, c'est la société qui le corrompt".
La créature, cachée dans une petite maison, apprend le langage, observe secrètement les comportements humains, leurs habitudes, leurs gestes puis croit comprendre l'amitié, l'amour et enfin, la haine. Ce qui l'amènera elle-même à commettre de tragiques meurtres pour se venger. Simple non