Le règlement des cordonniers de paris
«L’air de la ville rend libre.» Ce proverbe est d’actualité au XIIème et XIIIème siècle lorsque le mouvement urbain est en plein essor ainsi que les institution qui en découlent.
Au Moyen-Age les bourgeois, habitants des villes, exercent des activités commerciales ou artisanales. Celles- ci, généralement bien encadrées, sont prescrites dans des règlements, c’est-à-dire une ordonnance ou un statut qui détermine ce qu’il faut faire, les ordres à observer dans une communauté. C’est d’ailleurs le règlement des cordonniers de Paris qui sera ici étudié. Rappelons que ce métier consiste à travailler le cuir, fabriquer et réparer des chaussures. Rédigé en 1268, ce « code » sera publié en 1898 et représentera un extrait du Livre des Métiers d’Etienne Boileau.
Ecrit dans le courant du XIIIème siècle, ce règlement caractérise correctement le dépassement de la féodalité par le renouveau urbain. Dès le XIème siècle en effet la valeur sociale n’est plus la terre, mais l’argent que l’on obtient par des échanges commerciaux. Ce système s’oppose en tout point à la seigneurie qui repose uniquement sur l’exploitation du sol, cette dernière subsistera mais voit son effectif diminuer car elle ne s’accommode pas à l’évolution médiévale. De plus, le seigneur n’est plus d’aucune utilité, son rôle de protecteur n’est plus nécessaire. La société a subi de nombreuses transformations, et on peut observer des changements radicaux des structures sociales, économiques ou politiques. Tout d’abord la relation vassalique est primordiale au début de l’époque médiévale, le fief a une place indispensable, c’est une société militaire.
Mais la période qui s’ouvre dès le XIIème siècle remet en question ce monopole écrasant de la terre. Ce siècle ainsi que le suivant sont le siège d’un essor remarque, d’un renouveau économique dont le principal élément sera la monnaie. Dans le même sens, se développeront les villes, adversaires majeurs au système