Le réalisme
L’école réaliste
En 1850, il existe une école littéraire réaliste dont les théoriciens - Champfleury et Duranty - ne figurent plus guère dans les anthologies ou les manuels. Or nous assistons là à une dérive notionnelle, à une notion idéologiquement marquée qui va avoir des conséquences esthétiques alors qu’elle n’est pas définie au départ sur un plan esthétique. En effet la définition du réalisme que donnent leurs manifestes se limitent à une revendication littéraire - la prise en compte de la vie quotidienne comme objet littéraire - sans jamais se réclamer d’un reflet, d’une copie ou d’une transcription du réel.
Dans cette décennie bien délimitée de 1850 à 1860, une école réaliste présente donc les trois critères d’un mouvement : Des textes théoriques : leurs manifestes ; Un support institutionnel : la revue Le réaliste ; Une inscription du développement théorique dans des textes littéraires : leurs romans.
Les textes théoriques du réalisme en question
Or en imposant le terme de « réaliste », nous assistons à une « OPA » sur le marché littéraire notionnel. En effet le « réalisme » a déjà trouvé un champ d’application en peinture avec Gustave Courbet. Cette notion existait donc déjà dans la critique d’art et la littérature lui emprunte une définition d’abord esthétique et à forte connotation idéologique.
Nous voyons donc comment s’est opérée une confusion notionnelle idéologique : la mise en fiction de la vie quotidienne associée à une idée de la représentation du réel en vigueur en peinture.
Cette confusion a entraîné une dérive dont s’est emparée la critique ; le terme de réalisme est devenu alors passe-partout et s’est ancré dans la perspective d’une littérature moderne.
Et Flaubert va lutter contre cette étiquette de réalisme qu’il interprète, lui, comme transcription du réel - ce qu’il refuse puisqu’il se réclame d’une transfiguration du réel par le style, par l’écriture.
Différemment les Goncourt vont transformer cet