Le récit de théramène dans phèdre
Avec ce récit commence la catastrophe au sens étymologique du terme grec qui signifie la fin, le dénouement.
On n’est donc pas surpris de trouver ici le registre tragique. « Ce héros expiré », c’est-à-dire qui est mort, doit sa fin à une fatalité imposée par les dieux. C’est constamment rappelé dans le texte. Au vers 20, d’abord, par Hippolyte lui-même : « Le ciel, dit-il, m’arrache une innocente vie. » Puis c’est Théramène qui, au vers 28, voit dans cette cette scène que « des dieux triomphe la colère. » Enfin Thésée fait chorus qui, au vers 31, évoque les « inexorables dieux. » On doit rattacher à cette série le terme « malheureux » qui, au vers 6, signifie victime des coups du sort, de l’inéluctable destin.
Au tragique est souvent associé le registre pathétique, qui ne manque pas non plus ici. Ainsi, c’est au moment où Hippolyte est méconnaissable, qu’il n’est plus qu’un « corps défiguré » (v. 27), que son père le reconnaît comme digne de lui : « Ô mon fils ! », s’écrie Thésée. Ce père infanticide est pitoyable, de même que son fils qui meurt sans l’amour de son père, ce qui n’augure d’aucun repos pour son âme après la mort, « pour apaiser mon sang et mon âme plaintive. » Enfin et surtout, ce châtiment tombe sur la tête de celui qui le méritait le moins ; cette contradiction est exprimée de façon saisissante dans le vers 20 dont les deux hémistiches opposent les deux termes : « Le ciel, dit m’arrache une innocente vie. »
Un autre registre attendu ici est le registre épique, indispensable à la