Depuis soixante ans, de nombreuses crises ont façonnées l'histoire de la construction de l'union Européenne. Ces crises qui participent au développement de l'Europe sont considérées pour les fédéralistes comme bénéfiques. Parmi elles, on peut citer la crise de la « chaise vide » de 1965 qui s'est traduite par un retrait français du Conseil pendant plus de six mois ou bien la crise née du rejet du traité communautaire de 2005 qui est considérée à cette époque comme la crise la plus grave que la constitution communautaire ait connue. Mais la caractéristique de l'Union européenne est d'avoir toujours su surmonter ces crises notamment en ayant recours à l'intervention de ses institutions, ce qui lui a permit de progresser vers une organisation institutionnelle plus réactive aux instabilités.
Boucs émissaires des gouvernements nationaux en temps normal et d'autant plus en temps de crise, les institutions communautaires ont souvent été critiquées dans leur gestion et leurs prises de décisions en temps de crise. Ainsi, en Octobre 2008, le président Français avait sermonné la commission avant de convoquer le sommet de la zone Euro en y invitant le Royaume-Uni pour décider d'un plan de sauvetage. Par la suite, les plans de relances eux fut essentiellement nationaux.
De plus, malgré des efforts communautaires, le manque de solidarité s'aggrava dès l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne en 2009, ce qui a fait clairement apparaître une renationalisation des comportements et des décisions des différents États.
La crise actuelle a, depuis quelques années, pris une toute autre tournure et n'a plus rien à voir avec les anciennes crises que l'Union Européenne a connu. En effet, elle n'est plus le simple résultat de difficultés institutionnelles mais porte plutôt sur les fondements mêmes du projet européen et sur la difficulté à croire en un avenir positif. Le report du conseil Européen et de la réunion de la zone Euro sont d'ailleurs tout à fait symptomatiques du tournant