Le salafisme au maroc
Le salafisme correspond à une lecture de l’islam donnant la primauté aux sources coraniques et de la Sunna c’est à dire un retour à la tradition des textes religieux en quelques sortes. Le terme salaf a souvent renvoyé d’abord à « la Salafiyya » pour désigner la période du réformisme musulman qui vit le jour essentiellement en Égypte, à la fin du XIXe siècle. Les intellectuels islamistes de cette époque souhaitaient un retour aux sources en réaction aux transformations séculières d’un empire Ottoman finissant. Le mouvement de la Salafiyya est aussi apparu dans un double contexte de contestation de l’impérialisme occidental et des despotismes régionaux du monde musulman. En effet, le salafisme s’apparente à une lecture de la foi islamique, du dogme appelé « ‘aqîda », en s’appuyant sur les fondements que sont le Coran et la Sunna. Par conséquent, il s’agit d’une lecture fondamentaliste, voire littéraliste des textes de l’Islam, rejetant tout effort d’interprétation fondé sur la raison humaine, perçu comme une altération du message religieux qui doit exclusivement se référer, selon la tradition salafiste à la raison divine. Cependant le salafisme est bien plus qu’une simple lecture religieuse. Il est aussi un courant, une méthode (minhâj) qui prend toute sa dimension politique avec la prédication d’un ouléma du milieu du XVIIIe siècle. Cette courant s’inscrit dans une forme de réformisme de la pensée islamique sur le plan religieux. Dès lors, le salafisme devient une idéologie politico religieuse dont la pensée sera largement diffusée successivement par plusieurs générations des principaux prédicateurs de l’Etat saoudien moderne.
Car sur le plan religieux, les salafistes sont en rupture avec ce qu’ils appellent le suivisme aveugle des écoles de l’islam sunnite qui façonne les champs religieux du monde musulman depuis le VIIIe siècle. Leur lecture des textes est critique et réformiste.