le shnitzel
D’ailleurs, ce récit nostalgique, dont le premier chapitre sera étudié ici, respecte parfaitement l’idéologie de conservation privilégiée pendant le terroir. Nous le verrons justement par une analyse de ce thème du passé, puis de celui de la nature et, enfin, de la religion. Dans un premier temps, le passé, que les idéologues du terroir glorifiaient immodérément, est louangé tout au long de ce roman. D’entrée de jeu, l’épigraphe rendant hommage à Louis Hémon permet de le constater. « Nous sommes venus il y a trois cents ans et nous sommes restés... », « Autour de nous des étrangers sont venus qu’il nous plaît d’appeler des barbares! », répète en effet Savard, empruntant les mots de Hémon. D’abord, le simple fait qu’il utilise la parole d’un auteur classique du terroir pour introduire son œuvre illustre sa volonté de s’inscrire dans une tradition, mais en plus, il met ces mots dans la bouche de Menaud à de nombreuses reprises, montrant ce faisant que la mémoire est une véritable obsession pour son héros, fidèle en cela à la volonté des autorités politiques et religieuses de l’époque. Par ailleurs, une autre répétition — « Une race qui ne sait pas mourir! » — témoigne elle aussi de cette obsession pour le passé. Non seulement Menaud, ironique, répète-t-il souvent ces paroles comme pour se convaincre de leur vérité, mais il le fait la rage au cœur, parce qu’il se sent trahi et veut préserver son peuple de l’extinction.
Dans un deuxième temps, le rôle prépondérant que joue la