Le sonnet
Origine :
Le sonnet apparaît en Sicile vers 1240 à la cour de Frédéric II, empereur germanique. Cette forme poétique découle de la combinaison de formes médiévales en majorité provençales (le huitain et le sizain).
L’ancien provençal connaît le mot sonet (diminutif de son= petite chanson) passe donc en italien « sonnetto » avant de revenir en France sous la forme « sonnet ». C’est au départ une poésie populaire (donc pas en latin) rythmée et destinée à être chantée. Ce sont Dante et Pétrarque qui commencent à fixer les formes (avec des variantes) du sonnet.
C’est Pétrarque qui fixe les rimes des deux quatrains (ABBA), son recueil « Canzionere » sert de référence pour plusieurs siècles tant sur le plan de la forme que sur le plan des thèmes : le recueil de sonnets est essentiellement un recueil centré sur l’amour et au XVIème siècle tout poète français se doit de composer son « chansonnier » (= canzionere »).
On notera donc que, dès l’origine, le sonnet qui est une forme poétique contrainte par des règles précises connaît des variations introduites par les auteurs qui savent jouer de leur liberté de créateurs. Jusqu’à nos jours le sonnet restera une forme vive et non figée, qu’on peut qualifier de semi‐fixe.
La diffusion du sonnet d’Italie à la France est facilitée par divers facteurs :
- Les guerres d’Italie
- La situation de Lyon, véritable carrefour économique et culturel (Marot, Labé, …).
- Volonté de rénover et de raffiner la vie à la cour
- Volonté d’écrire en français plutôt qu’en latin
- Les débats théoriques à la recherche de nouvelles formes poétiques.
Par exemple, Thomas Sébillet dans son Art poétique français (1548)aborde le sonnet, lui refuse tout autre sujet que sérieux et grave, préconise le décasyllabe et la disposition marotique (ABBA ABBA CCD EED). Autre exemple : du Bellay dans sa Défense et Illustration de la langue française (1549) fait l’éloge du sonnet.
Entre 1530 et 1540 deux auteurs écrivent quelques