Le sophiste
La sophistique désigne par ailleurs à la fois le mouvement de pensée issu des sophistes de l'époque de Socrate, mais aussi le développement de la réflexion et de l'enseignement rhétorique, en principe à partir du IVe siècle av. J.‑C., en pratique à partir du IIe siècle ap. J.-C. dans l'Empire romain.
Leurs détracteurs (dont le plus célèbre fut Platon) estiment que, n'ayant en vue que la persuasion d'un auditoire, que ce soit dans les assemblées politiques ou lors des procès en justice, les sophistes développent des raisonnements dont le but est uniquement l'efficacité persuasive, et non la vérité, et qui à ce titre contiennent souvent des vices logiques, bien qu'ils paraissent à première vue cohérents : des « sophismes ». Les sophistes ne s’embarrassaient pas de considérations quant à l'éthique, à la justice ou à la vérité.
Cependant, depuis un siècle environ, on commence à voir en eux non plus des rhéteurs vaniteux ou des jongleurs d'idées sans principes, mais des penseurs sérieux, parfois tragiques militants d'un humanisme qu'on rapprocherait à bon droit de l'époque des Lumières, à moins qu'ils ne soient les précurseurs de notre « postmodernité[1] ».
Histoire
C'est Platon qui a popularisé le mot dans un sens péjoratif par ses dialogues, dans lesquels Socrate discute souvent avec des sophistes pour analyser leurs raisonnements. Le philosophe ayant pour un but la recherche de la vérité, il peut en effet combattre les imposteurs qui jouent sur la vraisemblance pour piéger leurs auditeurs, ou encore paraître avoir raison en toute circonstance