Le spleen de paris
Charles Baudelaire (1821-1867)
En 1857, Baudelaire publie son œuvre majeure, les Fleurs du Mal : très controversé, l’écrivain est finalement poursuivi en justice pour immoralité et contraint de supprimer plusieurs pièces à son ouvrage, qui ne sera pas réhabilité avant 1949. Cultivant son goût pour la provocation, réputé pour ses scandales aussi bien littéraires que personnels, Baudelaire est l’un des poètes du XIXe les plus connus et les plus appréciés : ses œuvres, qui mélangent scandale, rigueur et classicisme, ont su traverser le temps et restent encore très populaires, en particulier pour leur aspect provocateur.
La vie du poète, emplie de déceptions et de difficultés, finit par le conduire au désespoir, au spleen, à une recherche désespérée d’un beau, d’un paradis inaccessible ; faisant de la mort et du temps qui s’efface l’un de ses thèmes favoris, Baudelaire se met à l’écart du monde et manifeste dans ses œuvres un mépris généralisé de poète malheureux et déçu. C’est aussi un érudit, un critique d’art à qui l’on doit la traduction en français des Histoires Extraordinaires d’Edgar Allan Poe. Cependant, accablé de dettes à la fin de sa vie, miné par l’alcool et la drogue, le poète est atteint d’une paralysie générale en 1866 et meurt un an plus tard.
Le Spleen de Paris (1862)
Ce recueil de poèmes en prose, inspiré de l’œuvre d’Aloysius Bertrand. Fondé sur la liberté et la diversité, le recueil regroupe diverses pièces narratives, parfois proches du conte ou de la moralité, mais c’est aussi dans une certaine mesure une réécriture de l’ouvrage le plus célèbre de Baudelaire, qui remarque en effet : « en somme, c’est encore les Fleurs du Mal, mais avec beaucoup plus de liberté, et de détail et de raillerie ». En effet, certains poèmes se recoupent, tandis que le titre même du recueil rappelle la première section des Fleurs du Mal, « Spleen et Idéal ».
Le Spleen de Paris illustre également les thèmes favoris du poète,