Le sport culture générale
DOCUMENT 1
Eric Maitro et Karim Nedjari,
L'histoire secrète des Bleus. De la gloire à la désillusion. (2002) Bleu, la couleur de l'argent
Grâce à l'argent et à la pub, la Fédération française de football affiche un budget de multinationale. Pour la seule année 2002, une cinquantaine de partenaires procurent à la FFF près de 40 % de ses ressources, soit 38 millions d'euros, deux fois plus qu'en 1998. Ces apports constituent le premier poste des recettes estimées à 95 millions d'euros en 2001-2002. Aucun club en France n'affiche un tel bilan. Si l'on ajoute l'argent de la télévision (32 millions d'euros versés par TF1 et Canal +), la Fédération vit à 71 % grâce à ses partenaires. La rançon de la gloire en quelque sorte, récoltée grâce aux bons services de Jean-Claude Darmon qui a une nouvelle fois remporté le jackpot. Début 2002, le contrat pour l'exploitation des droits marketing des Bleus détenu par la société Sportive a été reconduit jusqu'en 2006. Né de la fusion du groupe Jean-Claude Darmon, de Sport Plus (filiale de Canal +) et de UFA Sport (filiale de RTL-Group), le nouveau géant du marketing sportif présidé par «le grand argentier du football français» était en concurrence avec Havas Advertising Sport.
Mais les dirigeants français ont préféré renouveler leur confiance à un «membre de la famille», comme régulièrement depuis la fin des années 1970. Pourquoi changer un attelage qui gagne : près de 22 millions de téléspectateurs ont suivi la finale de l'Euro 2000 face à l'Italie (77 % de part de marché), record du Mondial 98 battu et tous les sponsors rêvent d'associer leur produit à l'image parfaite des champions du monde. Les sponsors de l'équipe de France sont classés en quatre catégories: les top sponsors qui payent un peu moins de 4 millions d'euros par an (Adidas, Carrefour, Canal + et LG, une firme d'électronique coréenne), les partenaires officiels qui versent entre 0,6 et 1,5 million d'euros (La