Hier issu du vieux français « se desporter » (s’amuser), aujourd’hui acteur et tout à la fois produit de la vie en société, le sport est santé, d’abord et indubitablement : même le sceptique, qui remettrait en cause l’infaillibilité du mythique « Mens sana in corpore sano », concéderait –à l’opposé d’une « utilité d’avachissement »-l’utilité de mouvoir le corps. Les problèmes liés au sport ne surgissent qu’en aval de ce constat de base. Hélas et heureusement, le sport n’est pas « que » santé : parce qu’il est mouvement, il incite au dépassement de soi, …au dépassement des autres; parce qu’il incite au dépassement, il induit l’expression corporelle; parce qu’il est expression, il est plaisir pour ceux qui le pratiquent, mais aussi spectacle et suspense pour ceux qui le regardent; parce qu’il est spectacle, il intègre la sphère économique. Parce qu’il est intégré à la sphère économique, il est débat sur nos visions du monde. Le sport est tout cela, ou devrait l’être, mais une chose est sûre: au stade ultime du professionnalisme ou à l’échelon le plus amateur, dès le moment où le paramètre « santé » y est bafoué, le concept même de « sport » cesse d’exister. Le plaisir récolté, s’il subsiste, est alors un plaisir fraudé.
Tant comme pratique que comme spectacle, le sport s’est considérablement développé au cours du siècle écoulé. Les grandes compétitions sportives détiennent les …records (!) d’audience télévisée, nulle presse n’envisagerait d’être quotidienne sans rubrique sportive, les champions sont les héros des épopées contemporaines, look et langage sportifs sont entrés dans les mœurs. Le nombre croissant des pratiquants et la multiplicité des pratiques donnent la mesure de cet engouement auquel la Belgique n’échappe pas : 77% de la population belge disent pratiquer l’exercice physique, 33% affirment le pratiquer de manière hebdomadaire, les clubs sportifs regroupent environ 2.000.000 d’affiliés.
Si les valeurs du sport, réelles ou supposées, sont