Le tablier
L’initié qui vient de recevoir la lumière se dirige vers l’Orient.
A chaque entrée dans le temple l’initié se revêt de son uniforme : le tablier emblème du travail, qui rappelle qu’un maçon doit toujours avoir une vie active et laborieuse.
Le penseur y voit le symbole du corps physique, et de l’enveloppe matérielle dont l’esprit doit se revêtir pour prendre part à l’œuvre de la construction universelle.
On peut se souvenir à ce sujet des tuniques de peau dont il est question dans la Génése.
Le couple « adamique » les reçut pour vêtement lorsqu’ils furent contraints de renoncer au Paradis.
L’esclave peut maudire son labeur contraint et forcé, et se démunir ainsi de la tenue de châtiment. Mais l’homme libre qui éprouve le besoin de déployer son activité et en trouve le maximum de bonheur dans une action fertile et constante se sent parfaitement à l’aise.
Enfin ce revêtement universel apporte une image d’égalité et de sensation morale devant ses consoeurs et confrères. Il atténue l’éclat des accoutrements sous-jacent du plus excentrique au plus modeste. Cet apparat ce rapporte à la toge des magistrats, symbole de citoyenneté et d’égalité devant la loi.
Enfin le tablier joue un rôle de protection et préserve de l’émission de toutes impuretés spirituelles sur le corps de chaque initié.
Chaque écolier jadis devait se couvrir d’un tablier d’école. L’enfant débute dans la vie soutenu par ses proches avec cette protection pour ne point ressortir de sa classe souillé et rentrer de son institution de manière propre et correcte. Le franc- maçon n’est-il pas en perpétuelle concertation de lui-même .
Sans aucune divergence le maçon initié peut ainsi s’inspirer et exprimer la vérité en faisant abstraction du signe extérieur. En matière de théorie, de formules, le penseur doit exercer sa pénétration d’esprit, afin de discerner la pensée primitive qui presque toujours apparaîtra comme une éclatante vérité enfouie sans accumulation