Le tartuffe acte 1
La passion d’Orgon pour Tartuffe est présentée sous un jour ridicule. Où et comment se manifeste le décalage entre la réalité et la vision déformée qu’en a Orgon ?
L’acte I dans lequel les spectateurs rencontrent tous les personnages sauf Tartuffe (une technique de narration proche à la tragédie grecque) est très riche en informations et représente une brève introduction psychologique de tous les personnages. Pour les spectateurs, l’acte I n’exerce que la fonction de leur fournir avec un portrait informatif, un portrait rapide de tous les personnages. La scène d’exposition dans l’acte I ouvre la pièce. Elle a pour première fonction d’informer sur les personnages et leur situation et sur la problématique de l’action à venir. Autrement dit, elle nous offre le fil conducteur de la comédie, une introduction à l’argument principal de la pièce de Molière : la relation entre un gentilhomme de la bourgeoisie française du XVII siècle dans le personnage d’Orgon et un faux dévot dans le personnage de Tartuffe. La relation entre les deux personnages a été l’objet de plusieurs analyses et interprétations. Malgré son autoritarisme total au sein de la famille, malgré sa position privilégiée au sein du régime absolu de roi Louis XIV, Orgon est complément aveugle au caractère malicieux de Tartuffe. Les spectateurs ne peuvent que se poser une question : comment est-il possible qu’un homme éduqué et illuminé ait perdu totalement son jugement moral? Comment est-il possible que le maître de la famille soit aveugle au caractère malveillant de Tartuffe, aveugle à risquer la fortune de la famille ? Il y plusieurs références dans le texte qui mettent en évidence le décalage entre le vrai caractère de Tartuffe et la dévotion aveugle d’Orgon pour « l’imposteur » qui a envahi sa maison.
Ce sont surtout dans les répliques célèbres à la fin de l’acte I: « Et Tartuffe » (acte I, scène 4, vers 233) et « Le pauvre homme » (acte I, scène 4, v. 241)