Le temps dans l' odyssée
Le premier épisode, celui des Kikones
ne présente ni difficultés ni subtilités masquées. C'est une scène de combat, qui plus est d'attaque et de pillage dont la ville d'Ismaros est victime. Les populations Kikones également sont belliqueuses, cavaliers aussi bien que fantassins. De plus les Kikones de l'intérieur arrivent plus denses qu'au printemps les feuilles et les fleurs (IX, 51) et cette implication saisonnière est encore bien en accord avec le symbolisme du Bélier. Mais là ne s'arrête pas l'épisode. Après avoir quitté le pays, les Grecs vont être la proie d'une série de tempêtes. Vraisemblance géographique sans doute -- bien que ce soit à la canicule que les vents étésiens sont les plus durs sur cette côte, celle-ci n'est cependant pas à l'abri des tempêtes d'équinoxe – mais aussi développement symbolique : le Bélier est tout entier d'élan incontrôlé, de violence brutale, et les tempêtes lui conviennent parfaitement. Comme lui conviennent, d'ailleurs, les sautes d'humeur des compagnons d'Ulysse qui passent d'un optimisme excessif, refusant de se replier après avoir pris la ville (IX, 43-44) à un abattement non moins excessif (IX, 75). Ce chagrin pour deux jours d'immobilisation est surprenant. Sans doute ces variations seront un trait de l'équipage que nous retrouverons tout au long du poème. Du moins sont-elles ici particulièrement marquées.
On pourrait même aller jusqu'à dire que s'ils peuvent repartir à l'aube du 3ème jour, c'est parce qu'ils entrent dans le troisième décan du Bélier. Mais il convient de se méfier du symbolisme arithmétique. Les décans étaient égyptiens. Il y a assurément des influences égyptiennes dans l'Odyssée 8 elles ne semblent pas essentielles. (Nous en retrouverons pourtant une assez curieuse à la fin des Voyages).
Le deuxième épisode (Lotophages)
est plus incertain. Envisagé isolément, il serait insuffisant à prouver une coïncidence astrologique. Tout au plus peut on dire