Le theatre romain
1. Les origines
a. Le théâtre romain : du religieux au littéraire
A l'origine du théâtre romain, il semble y avoir eu de grandes processions religieuses, dans lesquelles danseurs et mimes (certains d'origine étrusque) figurent une sorte de mascarade sacrée, destinée à réjouir les dieux dont on promène solennellement les statues en ces jours de fête.
Selon Tite-Live (Hist. 7, 2), la première représentation théâtrale publique à Rome (en 364 av. J.-C.) a bien eu une fonction religieuse
: on fit venir d'Etrurie des danseurs et des musiciens pour apaiser la colère des dieux, manifestée au travers d'une épidémie, en représentant des pantomimes. Tite-Live donne le nom de saturae ("pot-pourri") à ces représentations dramatiques d'époque ancienne, qui combinent chant, musique et danse mimétique. Ces représentations sont aussi à l'origine de la "satire", forme littéraire mixte, à demi-théâtrale, qui est un commentaire sur des sujets d'actualité.
Ce lien entre théâtre et phénomène religieux n'est pourtant plus du tout perçu trois siècles plus tard, à l'époque des constructions des théâtres à Rome.
b. L’attrait du spectacle
Il faut relever que le goût des Romains pour le "spectaculaire" est ancien et constant et se retrouve partout
(cérémonies, processions triomphales ou funéraires, goût pour l'éloquence...) : il y a toujours eu, en Italie, des spectacles donnés par des comédiens ambulants, sur des tréteaux provisoires devant un public debout.
Au départ, les romains ne connaissaient que les satires rurales : des jeux comiques s’inspirant de la vie de la campagne et des expéditions guerrières. Ces scènes étaient jouées par de jeunes hommes masqués par des écorces d’arbre ou maquillés grâce au suc des plantes. Ils chantaient, dansaient, caricaturaient les expéditions guerrières en faisant ressortir les incidents dramatiques.
Le théâtre grec, qui fascinait les Romains par ses intrigues et ses histoires, a contribué au changement du