Le thème de culture générale en B.T.S. pour les années scolaires 2014/2015 et 2015/2016 invite à s’interroger sur la relation que nous entretenons avec les objets. La formulation de ce thème n’est pas neutre. Au contraire, la personnification des objets, introduite par le verbe d’action « envahir » adopte d’emblée un point de vue négatif sur le rôle que tiennent les objets dans notre vie. Ils sont donnés comme intrusifs et dominateurs. On peut s’étonner de cet a priori car les objets ont souvent été considérés comme des serviteurs utiles. Mais il est vrai que par un retournement de situation, ils peuvent s’imposer de façon excessive et asservir les hommes.
La formulation du thème du B.T.S. permet de cibler l’acception qu’il faut retenir du terme objet. Les objets sont par nature inanimés et passifs. Les qualifier d’envahisseur est une figure littéraire qui met l’accent sur l’inversion des rôles - les créateurs des objets, c’est-à-dire les hommes, devenant victimes de leurs créations. Ils s’aliènent volontairement au profit de choses inertes auxquelles ils attribuent des vertus et des pouvoirs.
Les objets sont de précieux signes d’humanité et de culture. Les archéologues s’en servent pour essayer de décrypter des modes de vie depuis longtemps disparus. Ils sont les marqueurs des progressives avancées technologiques et scientifiques de l’humanité : maîtrise de la terre cuite, des outils en fer, en bronze. Ils permettent de connaitre les goûts esthétiques et les qualités artistiques à travers des statuettes et des bijoux.
Pour autant ces objets ne livrent que leur valeur utilitaire. Les historiens aimeraient pouvoir s’en servir pour connaître la culture, l’organisation familiale et sociale de ces sociétés disparues, leur imaginaire. Or les objets ne transmettent pas l’univers symbolique qui est le fondement des sociétés. Une bêche sert à bécher, mais d’autres objets restent totalement mystérieux dans leur fonction : étaient-ils des objets rituels par exemple ?