Le théâtre nô.
Le nô
I) Du mythe japonais du théâtre à la naissance du nô
Jusqu'au XVII° siècle, le nô est connu sous le nom de « sarugaku no nô », ou simplement « sarugaku ». Ce dernier terme provient lui-même du mot « sangaku » qui désigne tout un ensemble d'arts du spectacle incluant les acrobaties, la jonglerie, la prestidigitation et la pantomime, importés de Chine. Progressivement, la pantomime comique devint l'attraction principale, entrainant le changement de nom : « sarugaku » signifie en effet « danse de singe ».
A la cour, l'art privilégié était le gagaku et le bugaku. Ces arts se voulaient harmonieux, élégants, raffinés, et étaient destinés à un public principalement aristocratique.
A la même époque, les traditions et rites paysans avaient donné naissance à un ensemble de danses et de rites destinés à assurer la bonne récole et à apaiser les mauvais esprits. Ces traditions et rituels sont appellés dengaku. Pratiqués en relation avec des pratiques divinatoires bouddhistes, ils avaient l'appui des grands seigneurs et des grands temples. Ces appuis amenèrent les danseurs de sarugaku et de dengaku à mettre l'accent sur la dimension dramatique de leur art.
En 1374, KANAMI (1333-1384) et son fils ZEAMI (1363-1443) sont invités à implanté leur troupe de sarugaku à la cour du shogun (équivalent des seigneurs féodaux occidentaux) ASHIKAGA (1358-1408). Ils ont alors pu développer leur art dans le milieu aristocratique et le transformer en nô. Le théâtre devient alors plus raffiné ; la parole devient du chant qui est parfois accompagnée de danse. Le jeu très réaliste s'est transformé en un jeu stylisé. Le nô est centré sur la danse et le chant et il est alors destiné à divertir les guerriers.
Scène peinte sur un paravent représentant un acteur de nô datant du XVII° siècle
II) Etymologie du « nô »
Le nô peut être défini comme un « drame lyrique » à condition d'entendre le mot « drame » au sens de « l'action », le lyrisme du nô étant principalement