Le tissage à travers les époques dans le monde par Marie-Claude Bakkal-Lagarde
Autrefois, pour se confectionner des objets ou des vêtements, les hommes ont commencé à utiliser les fibres qu'ils pouvaient glaner sur le sol lors de leurs déplacement, que ce soit des fibres d’origines végétale ou animale. La fibre est selon sa nature un élément caractéristique d’une époque, d’une aire géographique. Grand nombre de fibres utilisées par nos aïeuls ne sont plus employées aujourd'hui. Sur la planète, la laine est la fibre la plus courante. Les animaux couverts de poils ont tous permis de confectionner des tissus. Les plus utilisés furent le mouton, la chèvre mais aussi suivant la situation géographique le chameau, l'alpaga, le lama, le yack, le castor, le lapin (angora), la loutre, le buffle, le bison...
La soie, fibre d’origine animale, nécessite des transformations et elle a une histoire différente.
Longtemps la Chine garda le secret de sa fabrication. D’ailleurs sa divulgation était punie de mort.
L'Europe ne pouvait que se procurer ce textile à prix d'or. La soie resta alors synonyme de richesse.
La légende de la découverte de la soie est fort jolie. Selon le Livre des Odes de Confucius vers -2640, dans un joli jardin de Chine, la princesse Xi Ling Shi prenait son thé dans un délicat service de céladon (comme vous le savez, le kaolin n'avait pas encore été trouvé pour la réalisation d'objets en porcelaine blanche; pour cela, il faudra attendre le VIe siècle de notre ère !). Elle s'était allongée nonchalamment sous un mûrier blanc, et venait de prendre sa tasse. Elle allait la porter à ses lèvres lorsqu'une forme blanche se détacha de l'arbre et tomba dans son breuvage. C’était un cocon de
Bombyx, chenille qui se nourrit exclusivement de feuilles de mûriers. Curieuse, elle la prit délicatement entre ses doigts et déroula le long filament brillant, qu'ensuite elle fila. Vous connaissez la suite, la matière plus douce que la peau était née.
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