Sin City ou la modernité du film noir

Historique du film noir:

Au début des années 40, avec son premier film Le faucon Maltais, John Huston popularise un genre nouveau, hérité des œuvres littéraires de Dashiell Hammett et Raymond Chandler.
Ce genre sera plus tard identifié comme «le film noir », offrant des œuvres ayant pour cadre un milieu urbain cloisonné, décrivant des personnages évoluant en marge de toute justice et une inévitable femme fatale prétexte à toutes les passions.
Durant l’âge d’or du genre, certains auteurs dont la réputation n’était plus à faire, comme Ernest Hemingway, participent à l’écriture des films. De fait, malgré les impératifs formels, ces œuvres s'avèrent avant tout riches d’un point de vue narratif, développantes une sorte de mythologie des milieux interlopes urbains des grandes villes américaines et offrant des personnages inoubliables. A titre d’exemple, dans Out of the past, de Jacques Tourneur, Mitchum n’a guère besoin d’être loquace pour imposer son personnage et le poids de son passé. Ses silences se révèlent plus éloquents que bien des discours.
Quelques années plus tard, le genre se texturise, perd de sa superbe, et peut se révéler graveleux comme un roman de Mickey Spillane. Hollywood enterre son âge d’or, mais le fantôme du film noir persiste, jusque chez Robert Rodriguez.

Origine de Sin City:

Sin City(2005) est l’adaptation d’une bande dessinée révolutionnaire de Frank Miller. Révolutionnaire graphiquement avant tout, puisqu’elle présente un univers si contrasté que l’on n’y trouve plus que du noir et du blanc. Miller installe ainsi un microcosme infernal, où la pureté se noie forcément dans la pénombre.
Robert Rodriguez, appuyé par Franck Miller et Quentin Tarentino, a choisi de l’adapter comme on numérise un story board, avec une fidélité absolue, allant jusqu’à la transposition de cases à l’identique. Une démarche inédite dont on se doit de saluer la réussite plastique. N’importe quel amateur de la bande