Roger Mucchielli est né d'une vieille famille corse en 1919. Il a vu ses études interrompues par la mobilisation qui l'a fait participer à toutes les grandes opérations de la guerre. Agrégé de philosophie, il a ensuite obtenu le doctorat en médecine, puis le doctorat ès Lettres (sociologie et psychologie) après cinq années de détachement au CNRS. Il publia une quarantaine d'ouvrages et de nombreux articles et communications. Nommé en 1966 à la Faculté des lettres et sciences humaines de Nice à la chaire de psychologie et pédagogie (après avoir exercé ces mêmes fonctions à Rennes), qualifié neuropsychiatre, Roger Mucchielli a fondé, au cours de sa carrière, trois centres de psychopédagogie et de psychosociologie et deux revues internationales. Il a été président de l'institut international de synthèses psychothérapiques. Il a crée et dirigé chez ESF la collection « Formation permanente » jusqu’en 1981.[1]

I. Théorie de l'auteur

• Axe I : Du groupe expérimental à l’équipe de travail

Dans la première partie de son ouvrage, Roger Mucchielli différencie sa conception d’observation et de définition d’une équipe des différentes recherches menées sur des groupes en laboratoire, qui selon lui ne présentent pas assez « d’authenticité » pour que les résultats puissent être représentatifs et explicatifs de phénomènes d’équipe.
Tout d'abord, l'auteur nous donne une définition de ce qu’est une équipe comme groupe primaire typique. Cette explication commence par la recherche du sens étymologique de ce mot, emprunté au professeur Robert Lafon, dont l'origine viendrait d’une équipe de travailleurs (bateliers) qui tendaient vers un but commun, une victoire pour tous. Ensuite, Roger Mucchielli insiste sur le fait qu’une équipe ne peut être assimilée à un groupe qui est trop nombreux et qui empêche donc une certaine spontanéité des interactions entre les individus. Selon lui, pour caractériser ce groupe primaire, plusieurs critères sont importants (notamment celui