Le travail, une nouvelle question politique
Le travail pose la question de l’articulation entre le politique institutionnel et le politique non institutionnel. Laville se déclare favorable à un ré enchâssement de l’économique dans le politique. Il y exprime son attachement à une démocratie participative.
Une approche anthropologique du travail démontre l’évolution de son statut social. D’une tâche réservée aux esclaves, il devient vecteur de liberté. Laville montre l’implication de l’Etat dans une séparation de l’économique et du politique, notamment par la répression des mouvements sociaux. En ce sens, l’Etat a favorisé l’émergence de l’économie de marché.
Progressivement, le socialisme va se détacher des expériences coopératives et des utopies. En découle un changement d’attitude de l’économie sociale qui d’une position de réactionnaire se place en pansement des dégâts de l’économie de marché. C’est l’invention du social ou la séparation des sphères économique démocratique. Le travail va être vu comme la troisième voie entre socialisme et capitalisme pour assurer la sécurité de ceux qui n’ont pas la propriété du capital. « Le social est subordonné à l’économique par l’intervention de cette instance qu’est l’Etat ».
L’épisode de l’OST va morceler le travail en le rendant de plus en plus dépendant du capital. A travers les luttes qu’il va engendrer, il exprime une citoyenneté, des relations conflictuelles dont la négociation en est le fruit. La société salariale rend compte du caractère intégrateur de l’emploi. Ce dernier étant aujourd’hui remis en cause par la résurgence du débat démocratie/économie.
A cette occasion, les pensées dites innovantes des auteurs libéraux, prônant par exemple l’auto-entreprenariat, sont autant de tentatives de gommage de la violence des rapports sociaux. Il défend comme Robert Castel la condition salariale, arguant que la thèse libérale est antinomique. En effet, des mesures