Le travail
Présentation de l’ouvrage :
Il marque le début de la psychodynamique du travail qui, à la différence de la psychopathologie du travail, s’intéresse à l’effacement des comportements libres (c’est à dire orientés vers le plaisir et les besoins) et l’apparition de comportements conditionnés.
L’étude s’appuie sur le vécu ouvrier, la parole ouvrière. Elle pose comme hypothèse que l’organisation du travail exerce sur l’homme une action spécifique dont le point d’impact est l’appareil mental. On cherche à montrer que la disciplinarisation des corps passe toujours par une neutralisation préalable de la vie mentale par l’organisation du travail. Dans cette optique le mental est étroitement imbriqué au corps : agresser l’un c’est agresser l’autre.
L’auteur :
Psychanalyste, psychiatre, et spécialisé dans la psychologie du travail.
L’étude [1]
L’idée première ou primordiale du livre réside dans la conception de la souffrance ou de l’insatisfaction au travail comme résultant d’une inadéquation entre l’organisation du travail et la personnalité, l’économie psychosomatique : désirs et besoins des individus. A contrario, la satisfaction au travail réside dans cette adéquation. Les satisfactions contrebalancent les insatisfactions (comme chez les pilotes de chasses).
Cette confrontation est appelé « rapport homme-travail ». Quand ce rapport est bloquée, il n’y a plus aucun moyen d’ajuster ou de s’adapter l’exercice de sa tâche à ses désirs et besoins ; la souffrance est donc plus présente que jamais. Le modèle du travail librement organisé est donc celui dans lequel la souffrance est la moins présente, la moins intense, tandis que celui de l’OST apparaît comme le plus rude (spartiate pour la personnalité).
L’organisation est donc une contrainte, nous réprimons notre désir et notre plaisir dans cette confrontation car la condition même du rapport homme-travail (de la confrontation) est la «