Le tribunal révolutionnaire et son piétinement des droits de l'homme.
1967 mots
8 pages
« Liberté, égalité, fraternité » sont les valeurs fondatrices du mouvement révolutionnaire de 1789, ces principes ont étés consacrés par la déclaration universelle des droits de l'homme et par la volonté des constituants de rompre avec la société inégalitaire et arbitraire de l'ancien régime. Il est donc probable de croire que la société post-révolutionnaire se caractérise par un respect des droits de l'homme ainsi que des libertés individuelles prônées par les révolutionnaires. Cependant il n'en est rien. En effet, l'échec de la monarchie constitutionnelle, les déboires de l'armée ainsi que les difficultés intérieures notamment en Vendée, vont conduire les « constituants » à un changement de politique. En effet, avec la prise de pouvoir des « sans-culottes » et la mise en place de la commune de Paris, le pouvoir est radicalisé, et les révolutionnaires mettent en place un régime de « terreur » censé mettre fin aux difficultés du pays en éliminant les « ennemis du peuple » c'est a dire les contre-révolutionnaires qui sont la cause des troubles. Cette volonté de préserver les idées révolutionnaires va relayer l'œuvre originelle des constituants au rang de principes. En effet le symbole de la radicalisation et de la terreur est la mise en place du tribunal révolutionnaire créé par la loi du 10 mars 1793 qui vise à contrer toute entreprise contre-révolutionnaire, tout attentat contre la liberté, l’égalité, l’unité, l’indivisibilité de la République, la sûreté intérieure et extérieure de l’État, et tous les complots tendant à rétablir la royauté ou à établir toute autre autorité attentatoire à la liberté, à l’égalité et à la souveraineté du peuple. D’avril à octobre 1793, le tribunal révolutionnaire juge environ 50 personnes par mois, 300 à compter du mois de novembre, puis 700 à partir de juin 1794. D’avril 1793 à juin 1794, le pourcentage d’exécution est passé de 26% à 80%. En effet, à compter du 10 juin 1794 (loi du 22 prairial an II et dernière étape de la Terreur),