Le vin italien
Ce sont plutôt la situation politique et les faiblesses structurelles qui sont dans le collimateur des marchés. Sans être confrontée aux mêmes problèmes immobiliers et bancaires que la Grèce et l'Irlande, l'Italie pâtit toutefois d'une croissance atone. Selon les prévisions de l'OCDE, "l'Italie a entamé une reprise modérée, qui se renforcera quelque peu ces deux prochaines années". Les principales craintes de l'organisation portent sur le niveau élevé du chômage – 8,6 % en octobre, son plus haut depuis 2004 (qui reste toutefois inférieur au taux moyen de la zone euro) – et des déficits publics ; elle préconise pour accélérer la croissance de "mettre en place des mesures budgétaires structurelles" et de procéder à "des réformes au niveau de l'offre pour améliorer le potentiel à long terme de l'économie italienne".
"L'Italie n'est pas entrée dans la mondialisation, confirme Francesco Saraceno, le taux d'investissement public est ridicule et l'industrie est très fortement concurrencée par les pays émergents." Avant son entrée dans l'euro, l'Italie avait pour principe de protéger son industrie par des dévaluations compétitives, un mécanisme qui a disparu en même temps que la lire. En outre, l'instabilité politique, la corruption et le poids de la bureaucratie contribuent à accentuer la pression sur les marchés, poussant les taux italiens à la hausse.
L'Italie doit en effet composer avec une crise politique majeure, cristallisée autour de l'affrontement entre Silvio Berlusconi et le président de la Chambre des députés,Gianfranco Fini, qui pourrait entraîner la chute du président du conseil à la suite d'un vote de confiance au Parlement le 14 décembre. L'incapacité du gouvernement à régler la crise des ordures à Naples ainsi que l'explosion de colère des étudiants italiens, descendus dans la rue mardi à Rome pour protester contre des coupes dans le budget de l'enseignement supérieur, témoignent de l'incurie d'une