"Le voyageur" de guillaume apollinaire
Intro :
Titre qui a un écho autobiographique par rapport à la personnalité cosmopolite du poète, élevé en Italie et en France, en Suisse, qui a voyagé en Allemagne et en Angleterre : personnage qui lui sert de double , dans lequel il peut se projeter.
Si le thème général est le voyage, le poème paraît pourtant très hétérogène, des éléments disparates s’y côtoient, en vertu du souhait d’Apollinaire de coller au plus près au monde moderne qui abolit les distances ; même constat en ce qui concerne la forme : vers libres / quatrains versifiés ; cependant des reprises assurent une unité : leitmotive « te souviens-tu » et structure en boucle.
Fernand Fleuret, à qui ce texte est dédié, le définit comme une des « chansons farcies », des « complaintes populaires » qu’Apollinaire et lui se plaisaient à composer.
Comment le poète suggère-t-il l’idée du voyage et quelle est sa symbolique ?
En quoi le voyage constitue-t-il une inspiration pour l’écriture poétique d’Apollinaire ?
I. Le voyage : un perpétuel changement.
1. le mouvement
- lié au voyage : • Lieux différents : « auberge triste auprès de Luxembourg » v. 11-12 ; pluriels « les villes » , « paysages » ; changement des moyens de transports : « paquebot », « gares » ; • superposition des plans qui évoquent le déplacement grâce aux cadre spatio-temporel changeant : « une nuit » v. 8, « un soir » v. 11, « cette nuit » v. 33 = moments disparates réunis dans le même poème ; • mvt° qui contamine le paysage : verbes de mvt : « descendre », v. 3, « traversâmes » v. 19, « tournaient » v. 19, « régiment », « cavalerie » v. 28 et 29 = instabilité
- éléments symboliques : • L’Euripe est un bras de mer qui sépare l’Eubée de l’Attique et où le courant change jusqu’à 14 fois de sens en 24 heures… • « matelots » : personnage en perpétuel mvt, qui ne peut s’installer nulle part, figure de l’errance, sans attaches ; • le « nuage » = forme illusoire