Le cri de la mouette et le horla
Le diagnostic de cette surdité n’a été posé qu’à ses trois ans, malgré l’insistance de ses parents vis-à-vis des médecins. C’est en voulant vérifier l’hypothèse d’un de ses oncles en l’emmenant consulter un spécialiste que la sentence de surdité va tomber. Choqués par la nouvelle, ses parents ne veulent pas s’y résoudre mais finissent au bout de quelques temps par se rendre à l’évidence : les seuls signaux que captait Emmanuelle étaient les vibrations du sol. Sa mère va alors créer une relation très intime avec elle, par code, comme dirait Emmanuelle : « une relation ombilicale ». En revanche, incapable de communiquer avec sa fille, son père va devenir distant, se sentant exclu du monde de sa fille ce qui rend encore plus complexe d’accepter le handicap de sa fille. Mais un jour, alors que Emmanuelle est âgée de sept ans, son père entend parler à la radio, de la langue des signes. Prenant conscience que …afficher plus de contenu…
Le développement psychologique de l’enfant sourd se fera plus vite et bien mieux. Il se construira débarrassé de cette solitude angoissante d’être seul au monde, sans pensée construite et sans avenir.Imaginez que vous ayez un petit chat à qui vous ne montrez jamais de chat adulte. Il va peut-être se prendre pour un petit chat éternellement. Imaginez que ce chat ne vie qu’avec des chiens. Il va se croire chat unique. Il va s’épuiser à essayer de communiquer en chien. Il arrivera à faire passer quelques mimiques dans la tête des chiens : manger, boire, peur et tendresse, soumissions ou agressivité. Mais il serait tellement plus heureux et équilibré avec tous les siens, petits et grands. En parlant chat !Or dans la technique d’oralisation que l’on avait imposée à mes parents dès le début, je n’avais aucune chance de