Le dernier ami de tahar ben jelloun
Nuit sacrée.DU MÊME AUTEUR
Harrouda
roman
Denoël, 1973, 1977, 1982 La Réclusion solitaire roman Denoël, 1976 et « Points », no P161 Les amandiers sont morts de leurs blessures poèmes prix de l’Amitié franco-arabe
Maspero, 1976 et « Points », no P543 La Mémoire future
Anthologie de la nouvelle …afficher plus de contenu…
Déjà très engagé en politique, Mamed prétendait lireMarx et Lénine. Moi, je prenais mes distances tout en étant farouchement anticolonialiste. Je lisais les poètes, classiques et modernes. Mamed était devenu militant. J’étais tombé amoureux, ce qui l’énervait. Elle s’appelait
Zina, était brune et très sensuelle. Pour la première fois, l’idée qu’il pouvait être jaloux traversa mon esprit. Je lui faisais des confidences, il se moquait gentiment de moi. Je prenais cela à la légère. Mais, au fond, il n’admettait pas cette intrusion dans notre amitié. Pour lui, c’était une perte de temps et d’énergie. Il avouait assez facilement qu’il se faisait plaisir une fois par …afficher plus de contenu…
Il me tenait un discours avec des phrases toutes faites, avait perdu de son humour, me lisait des pages de
Lénine qu’il appelait « le génie ». Il fumait toujours autant et disait retrouver les Favorites (inexportables) avec un vif plaisir. Son engagement politique l’accaparait. Nous nous voyions moins régulièrement qu’avant. Je fus inquiet du fait qu’il ne s’intéressa pas du tout à mes études de cinéma.La seule fois où nous en parlâmes ce fut pour m’entendre dire que le cinéma américain participait à la destruction des cultures et des peuples du
Tiers Monde, que John Ford était raciste, Howard Hawks un