Lecture analytique electre giraudoux
Problématique: Quelle est l’originalité de la représentation de la mort dans cette scène?
Introduction
Il devient à la mode au XXème siècle de reprendre les mythes de l’Antiquité et de les adapter aux auditoires modernes, et parfois ce choix d’intrigue permettait aux dramaturges engagés de partager leurs opinions politiques (un exemple étant Antigone de Jean Anouilh, écrit en contexte de Seconde Guerre Mondiale). D’autres exemples de dramaturges qui ont repris les mythes antiques comprennent Les Mouches de Jean-Paul Sartre, inspire également par le mythe d’Electre, La Machine infernale de Jean Cocteau, inspire par le mythe d ‘Œdipe, ou encore La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux. Pourtant, afin de s’adapter aux demandes plus modernes de l’auditoire contemporain, ces dramaturges transformaient la représentation des mythes, ainsi que la représentation de la mort, l’élément moteur du tragique d’une pièce. Cette scène est de l’Acte II d’Electre de Jean Giraudoux : c’est l’avant-dernière scène de la pièce. La mort de Clytemnestre et de son amant Egisthe vient d’être commise par Oreste, le frère du personnage éponyme de la pièce, étant pousse par la vengeance pour la mort de son père Agamemnon. Le mythe d’Electre a été joue pour la première fois sur scène au Vème siècle avant Jésus Christ, repris par Sophocle. La scène d’étude est un mendiant qui raconte la mort de Clytemnestre et d’Egisthe, une manière très différente de représenter la mort sur scène. Quelle est l’originalité de la représentation de la mort dans cette scène ? Il faut d’abord mettre en considération le récit du mendiant, puis la manière dont est évoquée la mort.
1. L’opposition entre la particularité et le traditionalisme du récit du mendiant
a) La présence de récit
- L’emploi des verbes au passe simple : « délièrent », « précipita », « toucha », « embrassa ». On note une succession d’actions