Lecture analytique Le Roi se meurt de Ionesco, tirade finale
Dans cette dernière partie de la pièce, on retrouve le personnage du Roi, Bérenger, après que celui-ci ait échoué à reconnaître les autres personnages, qui ont d'ailleurs disparu. Les seuls personnages restant sont lui et la Reine Marguerite, qui, dans cet extrait final, tente de le guider vers l'au-delà, et revêt pour cela l'habit de la prêtresse. Elle joue à la fois le rôle du protecteur et du guide. Faisant cela, elle crée une forte dimension symbolique et même fantastique, qui, au travers de ses gestes et de ses mots, révéleront la nature du voyage que l'Homme doit entreprendre pour quitter le monde mortel, et les angoisses qu'il ressent à l’orée de cet autre monde, privé de sens et de perceptions ; ainsi que la nature du personnage de la Reine dans cet extrait confinant au monologue tragique.
I. Marguerite, guide et protectrice.
1. Marguerite exhorte le roi à abandonner ses sens pour accepter sa fin
1. présence de verbes à l'impératif (« renonce », « ne tombe pas », « abandonne cet empire là aussi », « laisse ton cœur cesser de battre »)
1. bien que ce soient des ordres, ils semblent être dits comme des conseils, sur un ton doux et bienveillant
2. la reine n'attend pas de réponse du roi, elle dit et il obéit
1. montré par la stylistique du texte (cycle : [ordre]...[ordre])
2. questions oratoires
3. phrases courtes enchaînées → sorte de litanie présence d'un style fantastique, intemporel et décalé révélant un style incantant → dimension incantatoire rythme lent → ton bienveillant la ponctuation uniforme « ... » et « . » : lenteur, manque de rythme rythme de rite juxtapositions seulement, pas de stylistique particulière la reine doit guider le roi progressivement, , sans le brusquer pour qu'il accepte sa mort complètement le cycle précédent (des ordres) monologue : elle prend tout l'espace elle s'adresse à des créatures venues de nul part, qu'elle crée notion du devoir, de la possibilité (« tu ne peux plus, tu ne dois pas