Lecture analytique une charogne baudelaire
A) Présentation du texte
• Charles Baudelaire (1821-1867) : poète romantique, sa poésie est caractérisée par son désir de dire le laid et le monde moderne : c’est un poète de la modernité. Il rompt avec les codes de l’esthétisme classique. Auteur d’entre autres Petits poèmes en prose (1864), Salons (critique d’art), du vin et du haschich (essai, 1851).
• « Une charogne » : extrait du recueil Les Fleurs du Mal, section Spleen et Idéal. (Spleen = mélancolie, désespoir, angoisse et peur de la mort, dégoût généralisé de la vie / Idéal = état de plénitude, ailleurs spirituel, ce vers quoi le poète tend : l’Infini, la Beauté). Volonté de dire le laid (la charogne) mais de l’élever. Rôle du poète de sublimer la réalité.
B) Etude du texte
Le recueil Les Fleurs du Mal, de Charles Baudelaire, est publié en 1857. Le poète subit un procès pour outrage aux bonnes règles de la morale et de la pudeur, et certaines pièces sont censurées. Le recueil choque, car B. rompt avec les codes de l’esthétique classique, et il ose s’attaquer à des motifs peu conventionnels, comme celui de cette charogne décrite dans le poème étudié ici. XXIXe poème de la première section du recueil, intitulée « Spleen et Idéal », il reflète bien cette double tendance du poète à se diriger à la fois vers la fascination mélancolique pour le mal et le laid (le « spleen ») et à tenter de s’élever plus haut vers une Beauté transcendante, « idéale ». Et en effet, la description de la charogne est, certes, horrible, mais elle invite également le lecteur à réfléchir sur les fonctions de l’art. Comment le poète nous invite t-il à mener cette réflexion ?* Nous verrons d’abord qu’il fait un peinture macabre de cette charogne, pour susciter une vive réaction chez le lecteur, au moyen également d’un jeu d’oppositions. Enfin nous analyserons les enjeux de cette description,