Lecture cursive : L’étranger d’Albert Camus

Rédigé en pleine guerre, L’Etranger paraîtra en juin 1942. S’il fut condamné par la critique officielle du régime de Vichy pour immoralité, ce roman a néanmoins connu, particulièrement après la Libération, un immense succès dont la consécration d’Albert Camus sur la scène internationale ne sera pas étrangère. Il s’agit d’un roman faisant partie du « cycle de l’absurde », trilogie composée d’un roman, d’un essai (Le Mythe de Sisyphe) et d’une pièce de théâtre (Caligula).
Dans la première partie, Meursault représente l’homme absurde. Pour lui, l’existence n’a pas de sens, la fatalité se dresse devant nous. Toutefois, ce constat ne le rend pas pessimiste, il reste positif, il accepte les choses telles qu’elles sont et ne ment pas. Dans la seconde partie du roman, Meursault devient l’homme révolté contre l’injustice, contre une mort qui arrive trop vite et en même temps il se réconcilie avec lui-même.

Ressemblances et différences avec « Un Roi sans divertissement »

Ces deux romans du XX ème siècle présentent de nombreux points communs. Tout d’abord ils mettent en scène un personnage principal doté de plusieurs facettes. En effet, Langlois apparait dans un premier temps comme un inspecteur qui vient « sauver » les villageois mais sa personnalité disparaît peu à peu et il se transforme en monstre sans cœur. Meursault, lui aussi est présente de façon ambivalente ici. En effet, dans la première partie du roman il nous paraît imprégné de sensation comme prisonnier de ses sens tel un animal primitif. Dans une seconde partie il semble privé de signification, voir absence aux autres et à lui-même. Le quotidien très présent chez Giono avec Anselmie, Delphine et les villageois se retrouve aussi dans l’œuvre de Camus. Lorsque Meursault par exemple se rend à son bureau ou encore lors du diner chez Céleste. Le réalisme très important dans les deux romans va de pair avec ce quotidien ancré. En effet, la géographie et la nature sont