Lecture en travail social
Chapitre 15 : Crise de l'autorité
La crise de l'autorité est propre au monde actuel et s'explique par l'émancipation et la libération des différentes formes d'oppression et de contraintes pouvant peser sur les êtres humains. Les anciennes valeurs de hiérarchie et de tradition sont remplacées par celles de liberté et d'égalité. Dans toutes les institutions, la place de l'adulte remise en question dans la relation adulte/enfant.
Cependant, aucune société humaine ne peut se passer d'autorité. Ce n'est donc pas l'autorité qui est en crise mais les formes qu'elle prend et les figures qui la représente.
Il ne faut pas confondre autorité et pouvoir, ni autorité et contrainte car la première est le moyen d'obtenir sans contrainte, le comportement souhaité de la part de ceux qui y sont soumis. L'autorité n'est donc possible que s'il y a reconnaissance et légitimité. La relation de commandement et d'obéissance concerne les deux acteurs, celui qui obéit et celui qui est obéit. Cette relation n'est donc possible que si celui qui commande à une réelle légitimité, un savoir à transmettre reconnu par celui qui obéit et qui se reconnaît lui-même comme ayant un manque.
Selon Nietzche, toutes les sociétés humaines sont crées sur une série de « promesses » que se font leurs membres. Ces « promesses » doivent être garanties par quelqu'un ou une institution qui possède une autorité suffisante pour garantir que ces promesses soient tenues. La crise est donc d'abord celle des institutions et des individus qui représentent l'autorité pour un autre, dans un contexte où les « promesses » se révèlent incertaines. Pour exemple, l'institution scolaire, et plus largement l'éducation se traduit par une difficulté grandissante à y maintenir l'autorité (du savoir et de l'adulte).
Si ces « promesses » ne sont pas tenues, elles deviennent trahies ce qui peut provoquer de la part des membres une indifférence à toute forme d'autorité et avoir des