Les aai
La confusion des pouvoirs, intervenue suite à l'institutionnalisation du Parti unique dans les Etats francophones d'Afrique noire, a progressivement transformé les systèmes administratifs en organes politiques au service des gouvernants. Le Professeur Conac écrit à juste titre que "les administrations jouent dans l'Etat un rôle prépondérant au point que dans certains cas, le système politique et le système administratif paraissent s'identifier" . Ce monolithisme politique et administratif n'est pas sans conséquence sur les rapports entre les administrés et l'administration. La primauté du parti unique de fait ou de droit sur toutes les institutions de l'Etat va imprimer aux structures administratives des caractéristiques peu conformes aux missions traditionnelles de l'administration. En fait, c'est le parti qui dirige l'administration territoriale. Ainsi aucun système de contrôle ne peut parvenir à mettre fin à la gestion autoritaire des affaires de la nation. Le débat contradictoire, faute d'une opposition légale, n'existe pas. "Le pouvoir politique, écrit le Professeur Alain Bockel, est généralement concentré sur un homme, une équipe ou un groupe détenteurs de la légitimité nationale, peu habitués à accepter l'idée que leurs options soient remises en cause ni même appréciées par un autre pouvoir dont on ne comprendrait pas l'autorité ou l'assis" . Il s'agit manifestement d'une administration centralisée, dirigiste et non démocratique. On ne saurait parler dans ces conditions de la transparence ni de la mise en œuvre de la politique de l'état ni dans l'organisation des différentes consultations nationales ou régionales dont les résultats sont connus avant les élections en raison des listes de candidats ou des candidats présentés par le seul parti. "Le mythe de la démocratie unanimiste" ne pouvait promouvoir les droits et les libertés