Les actes de langage et leur actualisation en classe de fle
Austin, philosophe, prend pour objet d'analyse le langage ordinaire et prend le contrepied des philosophes qui considèrent les phrases comme représentant des états de choses qui peuvent être vrais ou faux.
C’est ici le point de départ de la recherche d’Austin qu'il précise dans sa 8ème conférence [1] : les philosophes du langage ordinaire objectent que ce ne sont pas les phrases en tant qu’entités grammaticales qui représentent des états de choses et sont vraies ou fausses : on se sert des phrases dans un contexte donné pour dire des choses vraies ou fausses. Il faut donc distinguer la phrase en tant qu’entité grammaticale et l’énoncé fait au moyen de cette phrase : c’est l’énoncé contextuellement situé, non la phrase qui représente un état de choses simplement vrai ou faux.
Dans sa première conférence [1] Austin établit le concept de « performatif » ou énonciations performatives qu’il veut distinguer des énonciations qui sont des « affirmations » qui ont pour critères d’être vraies ou fausses : ce sont des énonciations visant à faire quelque chose d’accompli (à parier, se marier). En même temps que l'énoncé est produit, un acte est réalisé "je vous marie", dit le maire, par exemple.
Il fait tout de même remarquer qu’il ne suffit pas d’utiliser les mots produisant une énonciation performative pour que l’action soit accomplie, il faut le contexte approprié (que personnes soient réunies à la Mairie pour la célébration de leur mariage par un représentant municipal habilité à réaliser cet acte). Cependant si ce contexte approprié est absent, l’énonciation ne sera pas fausse comme pourrait l’être une affirmation mais elle n’a pas abouti, elle est « malheureuse », c’est un échec.
Mais Austin renoncera à sa distinction performatif/constatif (affirmation classique) en s’apercevant que certains énoncés sont mi-performatifs, mi-constatifs. Que l’on peut accomplir les mêmes actes avec ou non un performatif :