Les acteurs de l’économie
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Automobile : le grand basculement
L’industrie automobile a commencé à poser problème à l’économie fran- çaise avant même la crise et l’effondrement du marché, le chômage technique à répétition et les faillites de sous-traitants… Renault et Peugeot ont certes vu leurs parts de marché se redresser récemment après s’être érodées précédemment, mais le déficit commercial dans l’automobile résulte aussi pour une part non négligeable de la stratégie des constructeurs français. Ce que le PDG de Renault,
Carlos Ghosn, appelle la « multilocalisation ». Pour maintenir leur avantage sur le créneau des petits modèles pas chers, Renault et PSA les fabriquent de plus en plus dans des pays à bas coûts. Quitte à les réimporter ensuite sur le mar- ché français. Ainsi, la dernière Twingo est-elle désormais fabriquée en Slovénie, tandis que la Peugeot 107 est assemblée en République Tchèque. Et il sort déjà davantage de Clio des usines espagnoles, slovènes et turques de Renault que de son site historique de Flins, dans les Yvelines.
Cette évolution n’est pas sans conséquence sur le tissu des fournisseurs, qui représentent 40% de la sous-traitance industrielle dans l’Hexagone : le main- tien de leur activité sur le territoire français se justifie de moins en moins. La crise actuelle a été le choc de trop pour nombre d’entre eux : Molex, New Fabris,
Wagon Automotive, Bosal…, la liste des faillites est déjà longue et l’avenir ne s’annonce pas meilleur.
« Le déclin de l’automobile [en France] est le signe d’un double basculement vers l’Est, explique-t-on chez Xerfi. Celui des centres de production mais aussi, plus fondamentalement, celui de la consommation. L’annonce en novembre par Peu- geot de la suppression de 6 000 postes en France (10% des effectifs) au moment même où il inaugurait une nouvelle usine à Wuhan en Chine en est le signe évident ». Indice concordant: la