Les agapes et les banquets maçonniques
Parmi les originalités des rituels maçonniques, une des plus singulières est l’importance – en tout cas dans le passé – accordée aux Travaux de Table, aux Banquets ou aux Agapes. En effet, les travaux associés, comme le dit un rituel, à la « Mastication » ont toujours été associés à la tradition des loges. Par ailleurs, ils attestent de l’extraordinaire plasticité des rituels.
Alors, la seule ambition de mes propos est de vous apporter quelques éléments de la « saga » des Agapes et des Banquets depuis les premiers textes connus, prétexte pour en esquisser quelques caractéristiques fondamentales.
Dans la toute première divulgation des usages maçonniques en France, en 1738, on note simplement : « Le Récipiendaire est nommé Frère. Ensuite, on se met à table ».
À l’époque, l’ouverture de la loge et la réception d’Apprentif-Compagnon duraient moins d’une demi-heure. Par contre, le banquet se déroulait sur trois ou quatre heures et comme le rappelle un exempt de police : « il y avait quelques gentilshommes qui m’ont paru avoir la tête échauffée de vin ».
Six ans plus tard, une autre divulgation française apporte une précision : pendant le temps passé à table, la loge n’est pas fermée.
Il faut attendre 1774 pour voir apparaître la première fois, à travers un rituel qui, lui, suspend les travaux ordinaires, les termes de « Travaux du Banquet » ou de « Loge de Table » - mais sans en donner de définition.
Et puis, ce n’est en 1887 qu’un rituel va :
* marquer une rupture dans les pratiques puisqu’il n’est plus question de Loge de Table en « suspension de travaux » : les Travaux ordinaires étant terminés, on passe dans la salle humide tout en conservant ses décors et on ouvre les travaux de table ; * et puis ce rituel va donner, pour la première fois, des définitions.
En effet, les notions de « Banquet » et d’ « Agape » vont être précisées :
* si la réunion se déroule avec toutes les