Les amours jaunes (1873), tristan corbière

1583 mots 7 pages
Chaque être humain, à un quelconque moment de sa vie, se trouve attiré par la mort, dont le caractère inconnu a un charme mystérieux. Et les poètes, ces hommes particuliers, souvent extrêmement sensibles et passionnés, ont laissé beaucoup d'écrits à propos de cette redoutable séductrice. Dans Les Amours jaunes, recueil de poèmes parus en 1873, Tristan Corbière fit paraître la "Petite mort pour rire", inspiré comme le reste du recueil par un amour malheureux. La "Petite mort pour rire" rondeau irrégulier au contenu tout en contrastes, exprime en premier lieu une grande volonté de mourir, et reflète en second lieu, à travers l'évocation de cette mort, la pensée de Corbière: la mort -en tout cas celle du poète- n'en est pas une, et est encore la vie.

Ce poème consiste d'abord en un appel à la mort; le poète s'encourage lui-même à mourir.
Cette volonté de mort, pleine de lucidité, découle d'une déception -ou plutôt d'un désespoir- amoureuse. On remarque l'amertume du poète qui se parle à lui-même, et son malheur apparaît -transparaît- plus particulièrement dans la seconde strophe, lorsqu'il imagine autour de son cadavre "[L]es fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes"; l'auteur joue ici sur le double sens du mot "amourette", représentant à la fois les fleurs des champs et à al fois ces petites amours, pas nécessairement très sérieuses, qui passent, c'est-à-dire se terminent mal et trop rapidement. Des "amourettes" dites "fleurs de tombeau", ce qui insiste sur leur caractère éphémère, voué à la mort. Il parle également des "myosotis, ces fleurs d'oubliette"; or les myosotis, fleurs de l'amour, sont aussi appelées "ne m'oubliez pas", alors que les fleurs d'oubliette" sont des fleurs vouées à l'oubli, destinées à être jetées, à disparaître. Cette double négation d'un amour durable reflète la déception du poète, son amertume désespérée.

A travers ce rondeau, Corbière se tourne lui-même en dérision, signe qu'il ne s'estime pas, ou plus, qu'il désire donc mourir. Il

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