Les amours jaunes (1873), tristan corbière
Ce poème consiste d'abord en un appel à la mort; le poète s'encourage lui-même à mourir.
Cette volonté de mort, pleine de lucidité, découle d'une déception -ou plutôt d'un désespoir- amoureuse. On remarque l'amertume du poète qui se parle à lui-même, et son malheur apparaît -transparaît- plus particulièrement dans la seconde strophe, lorsqu'il imagine autour de son cadavre "[L]es fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes"; l'auteur joue ici sur le double sens du mot "amourette", représentant à la fois les fleurs des champs et à al fois ces petites amours, pas nécessairement très sérieuses, qui passent, c'est-à-dire se terminent mal et trop rapidement. Des "amourettes" dites "fleurs de tombeau", ce qui insiste sur leur caractère éphémère, voué à la mort. Il parle également des "myosotis, ces fleurs d'oubliette"; or les myosotis, fleurs de l'amour, sont aussi appelées "ne m'oubliez pas", alors que les fleurs d'oubliette" sont des fleurs vouées à l'oubli, destinées à être jetées, à disparaître. Cette double négation d'un amour durable reflète la déception du poète, son amertume désespérée.
A travers ce rondeau, Corbière se tourne lui-même en dérision, signe qu'il ne s'estime pas, ou plus, qu'il désire donc mourir. Il