Les animaux malades de la peste
Introduction
La Fontaine a voulu renouveler l’art de la fable dans le second recueil et il a puisé à d’autres sources. Délaissant Esope et Phèdre, il s’est davantage inspiré de Pilpay. Il a « étendu davantage les circonstances des récits » et il a choisi des sujets plus grave, qui s’orientent parfois explicitement vers la strie politique ou la méditation philosophique. Cette fable se définit comme une satire de la monarchie absolue et sa portée politique apparaît d’évidence. Elle met en cause le pouvoir, ses abus et son arbitraire mais aussi la servilité des courtisans.
I/ Un discours politique
Le roi évalue la situation et prend les mesures qui s’imposent d’après lui. On remarque que les mots essentiels sont repris pas deux fois : « infortune » est repris par le terme « accident » ; « sacrifice » par « dévouement ». D’abord, on remarque le passage du singulier au pluriel et l’atténuation qui caractérise les reprises deviennent une sorte d’euphémisme. Le procédé tend à banaliser la situation, de sorte que le souverain va pouvoir s’appuyer sur une tradition.
1°) Une affabilité apparente
Elle se marque d’abord par l’adresse aux autres animaux : « Mes chers amis » (v.15). L’aménité du roi est soulignée par la rime intérieure : « dit » ; « amis ». En outre, la prise en compte de l’intérêt général est renforcée par la rime « infortune » ; « commune ». Enfin, la valeur du pronom « nous », qui apparaît fréquemment reste ambigu. En effet, le « nous » de majesté se dissimule derrière la collectivité. Il tente de masquer que ses décisions sont purement individuelles et non pas dictées par la collectivité.
2°) Une feinte modération
Le lion dissimule son autorité réelle en faisant référence à des instances supérieures, notamment aux vers 2,16 et 19 avec la mention du ciel et l’expression : « céleste courroux ». Le roi utilise cette référence pour désengager sa responsabilité en la