Les articles 11 et 89 de la constitution du 4 octobre 1958
Commentaire comparé des articles 11 et 89 de la Constitution du 4 octobre 1958.
EXTRAIT
L'article 28 de la Déclaration des droits précédant la Constitution du 24 juin 1793 pose le principe des révisions constitutionnelles : « Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois, les générations futures ».
La nation est souveraine, elle n'est pas faite pour la Constitution mais c'est elle qui fait la Constitution et reste donc constamment maître de son contenu.
La constitution se définit comme l'ensemble des règles juridiques relatives à l'organisation et au fonctionnement des pouvoirs publics et précisent les droits et libertés fondamentales constitutionnellement garanties aux citoyens. Elle est considérée comme la norme suprême qui se situe au sommet de la hiérarchie des normes d'après la théorie du juriste Kelsen. La Constitution se présente alors comme une oeuvre durable destinée à braver le temps.
Cependant, la constitution doit évoluer avec la société contemporaine qu'elle régie et doit donc connaître des révisions fréquentes pour la bonne conduite des institutions, qui sont de surcroît amplifiées par un vaste mouvement de constitutionnalisation du droit français.
Les révisions s'interprètent comme un signe d'effectivité de la norme fondamentale et surtout de vitalité de l'Etat de droit.
En principe, la Constitution ne peut être révisée que par la procédure de l'article 89 qui est la procédure de droit commun de la révision constitutionnelle.
Cependant, le président Charles De Gaulle a eu recours à deux reprises, en 1962 et 1969 à l'article 11 pour réviser la Constitution.
L'article 11 a-t-il vocation à réviser la Constitution à l'instar de l'article 89, unique article du Titre XVI qui s'intitule « De la révision » ? Est-il expressément prévu à cet effet ?
Il convient donc d'analyser les procédures prévues par ces deux articles et quelles sont leurs