Jeanne Commentaire Nathalie Sarraute Les carottes rpes pages 98-100 Suite aux considrations ngatives de sa mre propos de son poux Alain, Gisle doute de son couple et de son bonheur. Elle en fait part celui-ci, qui, bless, sen va rejoindre Germaine Lemaire pour lui expliquer son malaise face sa belle famille. Incompris par lillustre crivain, il retourne auprs de Gisle et le couple se rconcilie. Notre passage dbute la squence suivante, le lecteur a donc dj en mmoire les dsaccords et affrontements inavous qui opposent Alain et la mre de Gisle. La nouvelle squence commence par un blanc typographique. Il narre un repas de famille entre Gisle, Alain et la mre de Gisle. Peut-tre encore dautres personnages, mais le lecteur nest pas au courant. Il est structur en trois parties o la narration se dplace vers chacun des trois personnages individuellement. Elle retrace dabord les penses de la mre de Gisle, puis celles dAlain et enfin celles de Gisle. Le lecteur est donc projet dans trois mondes, trois plantes diffrentes lors de ce cours passage. LHistoire est celle dune mme situation ressentie sous trois angles diffrents, ce sont les histoires de trois drames intrieurs, dcoulant du mme vnement. Lvnement, le voici la mre de Gisle a fait des carottes rpes pour Alain et celui-ci nen veut pas Chaque histoire intrieure appelons-les tropismes, terme utilis par Nathalie Sarraute pour dfinir ces mouvements intrieurs, ce fil des penses dun personnage quelle essaie de retranscrire dans leur dcomposition chacun de ces tropismes suit une gradation crescendo, partant de rflexions plus ou moins normales, lisses, pour arriver lapoge de la douleur, de lhumiliation et dans certain cas, la mort psychique (jamais dfinitive) dun personnage. Le premier tropisme retrace donc les penses de la mre de Gisle. Elle dbute par deux phrases affirmatives au prsent de vrit gnrale Mon gendre aime les carottes rpes. Monsieur Alain adore a. Dj, le constat est pos comme une vrit absolue, les