Les cartes permettent-elles de comprendre la complexité du monde ?
Représenter les contrastes culturels du monde constitue un défi pour le cartographe. Les aires de civilisations permettent de représenter ces contrastes mais leur délimitation pose problème. C’est ce que prouve la nuance présente entre « le choc des civilisations » de S. Huntington et une carte révélant les chrétiens et leur répartition dans le monde.
La représentation cartographique des contrastes culturels du monde utilise des critères variés tels que la projection, le centrage, l’échelle, les figurés ou encore les couleurs.
Ici, Boniface utilise la projection polaire avec un découpage du monde en aires de civilisations proposé par Huntington. En opposition avec la carte des aires de civilisation selon Chaliand et Ragaut qui placent les Philippines dans l’aire hindouisée, Huntington les place dans l’aire islamique, tout comme le Japon qui dans la carte d’Huntington va avoir sa propre civilisation tandis qu’il sera comprit dans l’aire sinisée selon Chaliand et Ragaut. Nous pouvons alors en effet en conclure que les aires de civilisations ne sont pas fixes et qu’elles varient selon les points de vues des différents cartographes.
Les choix faits par S. Huntington montrant une vision figée des civilisations sont discutables puisque comme nous l’indique la carte représentant les chrétiens dans le monde aujourd’hui, la pratique des différentes religions est plus complexe que nous l’annonce Huntington dans « le choc des civilisation ». Nous pouvons voir par exemple qu’en Afrique du Nord se trouve aussi une petite partie des orthodoxes et coptes en opposition à la « civilisation islamique » que nous présente S. Huntington. La force du second document réside dans l’utilisation de sa représentation cartographique et notamment dans sa présentation par anamorphose. En effet les anamorphoses sont utilisées en cartographie pour montrer l'importance d'un phénomène donné. La carte ne représente