Les cathedrales gothiques
SEMESTRE D’ETE 1994
LES CATHEDRALES GOTHIQUES,
SOMMES THEOLOGIQUES :
1140-1226.
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Faculté de théologie
Travail de licence A
Présenté par Mr MAUGERE Xavier
Sous la direction du Père BEDOUELLE Guy, o.p.
INTRODUCTION.
Chaque été sur les routes de France et de Navarre, nombreux sont les touristes qui pressent le pas vers les cathédrales gothiques, vestiges du Moyen Age que l'on se doit de visiter. Mais le touriste comprend-il toujours le mystère que ce chef-d’œuvre de pierre nous transmet de génération en génération. Comprend-il "la signification théologique de ce portail de la cathédrale de Chartres qui met en relation très nette avec le sacerdoce du Christ et son sacrifice certains personnages et certains sacrifices de l'Ancien Testament ?"1
Cet art que nos ancêtres de la Renaissance qualifiaient de "barbare" et donc de "gothique"2, est pourtant le fruit d'une innovation en son temps, c'est l'art de l'Ile de France (opus francigenum), berceau de la royauté française pour laquelle l'abbé Suger a voulu mettre cet art au service. Nous développerons plus loin cette oeuvre entreprise par ce moine bâtisseur, abbé de la prestigieuse abbaye royale de Saint Denis où reposent les dépouilles des monarques français.
Victor Hugo fut, lui aussi à son époque, émerveillé par cet art si noble. Dans son célèbre roman, "Notre Dame de Paris", il nous décrit de manière magistrale la cathédrale de la capitale :
"Il est à coup sûr, peu de plus belles pages architecturales que cette façade où, successivement et à la fois, les trois portails creusés en ogive, le cordon brodé et dentelé des vingt-huit niches royales, l'immense rosace centrale flanquée de ses deux fenêtres latérales (...), la haute et frêle galerie d'arcades à trèfle qui porte une lourde plate-forme sur ses fines colonnettes, enfin les deux noires et massives tours avec leurs auvents d'ardoises, parties harmonieuses d'un tout