Les cause d'enron
Les plaintes de petits actionnaires s'estimant lésés s'accumulent en Italie, au fur et à mesure que les enquêtes progressent sur les scandales Parmalat et Cirio. Jour après jour, le grand public découvre des réalités insoupçonnées. Après les dirigeants inculpés et arrêtés, les mises en cause s'élargissent. Commissaires aux comptes, agences de notations, banquiers, analystes se retrouvent sur le banc des accusés. Mercredi 25 février, la tension est encore montée après la citation directe du gouverneur de la Banque d'Italie lui-même, Antonio Fazio. Interrogés par une commission parlementaire il y a une semaine, les principaux banquiers italiens du groupe laitier en faillite ont tous adopté la même défense : "On ne peut rien contre quelqu'un décidé à tromper et à truquer les comptes", ont-ils tous expliqué aux députés. A l'étranger, la vision de nombreux observateurs est à peu près identique. Parmalat ne serait qu'une de ces escroqueries qui émaillent l'histoire de l'économie mondiale. D'Enron à Worldcom en passant par Tyco, Ahold ou Vivendi, la liste des affaires, cependant, ne cesse de s'allonger depuis trois ans. A chaque fois, les experts invoquent la malhonnêteté, la malchance, l'erreur de gestion. Pourtant, même si tous essayent de relativiser l'importance des derniers scandales pour le système financier international, la nervosité règne sur les marchés. Au moindre doute, la sanction tombe. Début janvier, l'entreprise d'intérim Adecco a perdu 48 % en une séance pour avoir retardé la publication de ses résultats. En dépit des nombreuses déclarations faites par les différentes autorités pour rassurer les marchés, l'ambiance de soupçon qui pèse sur le système financier n'est pas dissipée.