Les chatiments
RÉSUMÉ
Commentaire composé de Littérature sur un extrait de l'oeuvre Les Châtiments (VII, 5), de Victor Hugo, allant de "Ô sauveur, ô héros, vainqueur de crépuscule" à "Je regardai rouler cette tête coupée.".
EXTRAIT
Saisi de colère et d'indignation à l'annonce de l'exécution capitale de trois prisonniers, Victor Hugo prend ici la plume pour stigmatiser l'homme qui, non content d'avoir violé par un coup d'État la légalité républicaine, recourt à un châtiment barbare contre lequel le poète s'est déjà insurgé, en particulier dans Le dernier jour d'un condamné. La fureur humaniste de l'auteur prend d'abord, pour s'exprimer, le masque de l'ironie dont il tire des effets cinglants ; mais il abandonne vite ce détour pour exprimer l'intolérable agitation qui s'est emparée de lui face à l'injustice ; cette fièvre lui fait voir les spectacles de la ville et la nature comme des reflets de l'acte odieux perpétré par l'empereur : le poème devient dès lors visionnaire.
Justification du plan
Texte polémique mais aussi pathétique et visionnaire : attention particulière à accorder au changement de sujet des verbes. Ce texte offre une évolution intéressante : de la rhétorique au lyrisme visionnaire en passant par l'invective et le pathétique. Il était donc essentiel de restituer les changements de registre : une invective ironique, éloge prétendu qui suppose une certaine maîtrise de l'émotion ; un homme malade de colère en qui le poison de l'indignation élève la vision au niveau de l'hallucination.
I. Ironie
A. Panégyrique apparent...
Jusqu'au vers 5 où éclate, placé à la rime, le nom sinistre de la "guillotine", qui rime de façon très contrastée avec "butine", nous pourrions croire que nous lisons un panégyrique, une ode à la gloire d'un grand homme.
B. Hyperboles
Les termes hyperboliques abondent en effet : "sauveur", "héros", "vainqueur de crépuscule" et "César", qui, opportunément