Les chats - baudelaire
Les Chats
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires
Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;
Leurs reins féconds sont plein d'étincelles magiques
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
Ce poème fait l'éloge des chats en le faisant apparaître tel un animal noble qui parait dans un autre monde que le notre. Dans ce poème il y a un champ lexical du rêve (« songeant » ; «endormir « …). Il y a une allitération sifflante avec le son «s » au vers 11 (« Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ») ici Baudelaire énonce une notion d’immortalité des chats.
Baudelaire met donc en évidence le caractère double des chats. Ces animaux domestiques et affectueux détiennent en eux une part de magie et de mystique.
Duellum
Deux guerriers ont couru l'un sur l'autre; leurs armes
Ont éclaboussé l'air de lueurs et de sang.
Ces jeux, ces cliquetis du fer sont les vacarmes
D'une jeunesse en proie à l'amour vagissant. Les glaives sont brisés! comme notre jeunesse,
Ma chère! Mais les dents, les ongles acérés,
Vengent bientôt l'épée et la dague traîtresse.
- O fureur des coeurs mûrs par l'amour ulcérés! Dans le ravin hanté des chats-pards et des onces
Nos héros, s'étreignant méchamment, ont roulé,
Et leur peau fleurira l'aridité des ronces.
- Ce gouffre, c'est l'enfer, de nos amis peuplé!
Roulons-y sans remords, amazone inhumaine,
Afin d'éterniser l'ardeur de notre haine! dans ce poème » Baudelaire veut nous