Les chemins de la mélancolie, Christophe Prochasson
Il s’agit d’une biographie intellectuelle écrite par Christophe Prochasson, historien et directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Comme beaucoup d’autres, C. Prochasson partait avec de nombreux préjugés sur F. Furet (notamment vis-à-vis de son livre Le passé d’une illusion paru en 1995, créant un véritable tollé dans les milieux intellectuels de gauche). Par « hasard », C. Prochasson s’est vu proposé par un éditeur de se pencher sur François Furet : bien qu’il soit difficile de s’emparer d’un personnage sur lequel on a des a priori, C. Prochasson admet avoir découvert une œuvre, alors même que les historiens en produisent rarement. Cet ouvrage est découpé en 2 principales parties, comprenant chacune 4 parties elles-mêmes divisées en sous parties. Il s’agit ainsi de faire le tour des domaines et des questionnements qui entourent le protagoniste pour créer une analyse globale de l’homme et de sa pensée. Ce qui intéresse C. Prochasson avant tout est la démarche intellectuelle de François Furet qui n’a cessé d’évoluer durant son parcours. Il y a assez peu d’informations sur la vie personnelle de François Furet, qui n’aimait pas dévoiler ce qui concernait sa vie privée. Par respect pour l’auteur mais aussi par manque d’information, Christophe Prochasson a donc préféré constituer une biographie intellectuelle non « psychologisante », en s’attachant à sa démarche intellectuelle plutôt que de se centrer sur son « histoire ». Prochasson n’est d’ailleurs pas un grand adepte de la biographie, car on veut tout y raconter : concernant les biographies intellectuelles, ce sont donc les écrits qui sont intéressants et qui méritent d’être analysés en premier lieu. Pour constituer cet ouvrage, ce dernier a utilisé de multiples sources : des archives de ses écrits, de ses brouillons, mais aussi des interventions télévisées/radiophoniques, ce qui explique que ce travail se soit étalé durant 10